L’association la Folle semaine est composée d’une bande de copains, réunis autour de Yannick Cochand, instigateur du festival. Tout commence en 2016 lorsque Chantal Pellegri lui présente la famille Rouge, qui exploite le domaine de Bory depuis quatre générations dans les hauts de Lutry. Yannick et Olivier Rouge s’entendent tout de suite comme des larrons en foire et le second confie au premier son vieux rêve d’organiser des concerts au domaine.  

Quelques mois plus tard, Yannick rencontre Robins, un Béninois engagé par Ludovic Paschoud comme employé de vignes. Enseignant et percussionniste dans son pays, Robins lui raconte qu’une fanfare de cuivre venue du Bénin dont il est proche se retrouve sans date de concerts en Suisse, suite à une annulation de dernière minute.

Sur internet, Yannick découvre alors que le Gangbé Brass Band est en réalité le plus grand brass band du Bénin, et qu’il s’agit de musiciens talentueux ayant déjà joué dans une centaine de pays. Sollicités par Yannick, Olivier et Régine Rouge acceptent rapidement d’organiser un concert acoustique chez eux. Comme les musiciens ne savent pas où aller, la commune de Lutry met à leur disposition les dortoirs du Châtelard. Le brass band reste plus d’un mois dans cet endroit où il se sent si bien accueilli, après un concert en forme de joli succès, qui a donné envie de reproduire l’événement.

L’année suivante, ce sont deux groupes qui se produisent au domaine de Bory, Forró Xocolate du Brésil et Patrick Cabré du Burkina Faso. Cette fois le son est amplifié. La petite équipe qui a sonorisé la scène se retrouve ensuite pour une grillade dans la grange. 

C’est en 2018 que le festival prend la forme qu’il connaît aujourd’hui, avec des concerts sur plusieurs soirs d’affilée et sur cinq sites différents. Car des vignerons du coin s’enthousiasment pour ce projet un peu fou, et mettent leur domaine à disposition (Crêt de plan, Clos des Cloîtres et le Chaney). Tout comme des privés qui décident de prêter leur jardin le temps d’une soirée de concerts (familles Chapuisat et Hofer au Châtelard).

Et comme Yannick vient du monde du théâtre, la Folle semaine s’ouvre rapidement à d’autres formes d’art, comme la peinture, la sculpture, la vidéo notamment. Et de belles collaborations avec des écoles et des EMS, via des projets de médiations, viennent enrichir le festival.